Quels insectes pour quels types de refuges associés ?
Alors, il est temps de choisir quels insectes vous voulez accueillir. Sur les fiches suivantes, la synthèse et les indicateurs doivent vous permettre de prendre une décision rapide et vous indiquent quel type de garniture doit contenir sa cellule.
Ces fiches présentent les insectes via leur nom vernaculaire. C'est à dire la manière courante de nommer les insectes qui s'apparentent à la même espèce. Par exemple, le carabe, un coléoptère, rassemble 40 000 espèces différentes.
Permettez moi de vous présenter mes meilleurs amis.
Ils peuvent vous aider dans votre jardin.
Acceuillez-les de ma part !
Il existe 40 espèces d'osmies dont 38 en France. Ce sont d'excellents insectes pollinisateurs, faciles à acceuillir. Les femelles pondent dans des tiges creuses d'environ 13 cm de profondeur dés le début du mois d'avril et ferment la tige par un opercule de terre ou de mastic à base de feuilles selon les espèces. Elles polliniseront vos arbres fruitiers, vos fleurs et votre potager. Une osmie assure l'équivalent de la pollinisation de 120 abeilles domestiques. (voir absolument Cycle de vie des Osmies en vidéo !)
Cet auxiliaire dévore de grandes quantités de pucerons et cochenilles. La couleur des Coccinellidae vient du latin Coccinus :"Ecarlate". Considéré comme un insecte porte bonheur à la suite d'une anecdote savoureuse, celle d'un homme condamné à mort au moyen-âge. Une coccinelle venait se poser sur le cou du condamné empêchant le bourreau de faire son office. Le roi y a vu un signe divin. Quelques jours plus tard, l'assassin a été retrouvé. Cette coccinelle a changé le destin de son espèce !
Superbe coléoptère exclusivement marcheur mais très rapide. Par rapport à leur taille, 8km/h pour certaines espèces en font les animaux parmi les plus rapides de la Terre. Gros consommateur de ravageurs y compris les escargots et les limaces, larves de mouches... Le Carabe est un bio indicateur très vorace qui consomme son propre poids chaque jour. Les déchets de bois, assez gros, sont le type de refuge privilégié. (80% des Carabes sont nocturnes)
Voilà un petit auxiliaire au sujet duquel beaucoup de mythes ont couru, comme celui de rentrer dans l'oreille... Cela est faux est bien entendu. Il doit probablement son nom au fait que ses cerques (pinces au bout de la queue) ressemblent à l'appareil qui servait à percer les oreilles de jeunes femmes.
C'est un gros consommateur de pucerons et de psylles (puces) et donc un auxiliaire précieux du jardinier.
Qui ne connait pas les merveilleux papillons ? Tout comme ses cousines pollinistrices (abeilles, bourdons...), la population s'est éffondrée en 40 ans. A la fois en biomasse (nombre d'individus) et en biodiversité. Selon certaines études, 50% des espèces de papillons ont disparu de notre territoire. Les acceuillir, c'est plus un geste en faveur de la beauté de la nature qu'un intérêt pour le jardinier, même si les papillons butinent le nectar avec une longue trompe et que ce sont ainsi des pollinisateurs non négligeables.
Le fantastique bourdon... Comme une grosse abeille "peluche" qui peut sortir à partir de 5°C (les abeilles domestiques sortent à 15°C), énorme pollinisateur, innofensif mais hélas dont la population recule partout. Le réchauffement climatique devrait favoriser son déplacement vers le nord, mais il n'en est rien. Une étude internationale (Le Monde 10/07/2015), a démontré que sa présence a reculée de 300 km au sud et au nord ! Tentez de les acceuillir dans une mini ruche ou un pot retourné dans la terre.
Surnommé le lion des pucerons ; c'est vous dire. La larve du chrysope dévore pour devenir adulte pas moins de 100 pucerons, 50 araignées rouges (acariens), cochenilles et chenilles de lépidoptères. Dans le monde des insectes, c'est un superprédateur. L'adulte lui se contente de miellat et de pollen. C'est l'une des stars de la lutte biologique contre les ravageurs, mais très sensibles aux produits phytosanitaires. Equipez une celulle de paille et/ou débris végétaux pour leur faire passer l'hiver à l'abri dans votre hôtel !
Préfère camper plutôt que l'hôtel
Si vous avez la chance d'accueillir ce très discret micro-hyménoptère, je vous garantis que vous n'aurez pas de profilération de pucerons. Le mode d'élimination est fondé sur la reprodution parasitaire. A savoir, la femelle pond un oeuf via son aiguillon directement dans le corps du puceron. La larve se nourrira du puceron de l'interieur jusqu'à le vider de sa substance.
L'hôtel à insectes dans son cas, ne peut servir de refuge pour la reproduction. C'est plûtot en laissant des îlots de plantes sauvages que vous favoriserez leur présence.
Eh oui un diptère ! C'est à dire une mouche mais butineuse et pollinistrice. Cela ressemble un peu à un Taon mais ça ne pique pas. Vous en avez surement déjà aperçu faire un vol surplace puis d'un coup partir et changer de directions si vite que nos yeux peuvent à peine les suivre. Il faut reconnaitre que les diptères sont les meilleurs pilotes de la terre. En effet, les insectes sont les premiers à être sortis des océans pour coloniser la terre (famille des arthropodes) et les premiers à savoir voler... J'ajoute que sa larve est boulimique de pucerons. 2 pour le prix d'un.
Voilà un des insectes les plus impressionants de notre Europe tempérée. De grosses mandibules, une queue qui se retourne qui n'est pas sans rappeller la défense du scorpion, une couleur de charbon. Tout pour faire peur et pourtant, c'est un discret et un précieux allié du jardinier. Oui c'est vrai il mange aussi quelques vers de terre, autre animal indispensable à la fertilité de nos sols, mais c'est surtout un vorace d'oeufs de gastéropodes (escargots, limaces), d'oeufs et de larves de mouches.
Voilà une ravissante abeille, comme une abeille domestique en miniature. Les photos sont prises dans mon jardin à la mi-juin. Les hériades donnent l'impression de prendre un bain de pollen jouissif !
Dans l'hôtel, elles occuperont souvent les tiges creuses les plus petites de 3 à 4 mm. Elles ne font que 2 chambres de ponte et leurs cloisons sont en résine pure, tandis que l'opercule qui bouche l'entrée contient de petites pierres.
Sans doute une des plus grosses abeilles du continent. Jusqu'à 28 mm. Rares sont les personnes à reconnaitre une abeille lorsqu'elles croisent une xilocope violette. Nombre d'ouvrages scientifiques vous diront qu'elles n'habitent pas les refuges artificiels, mais si vous fouillez bien notre site, vous verrez qu'il n"en est rien (vidéos actualités). Certes les xilocopes ont besoin de buches profondes car leur galleries se ramifient en 5 chambres généralement. Elles sont capables de creuser elles-mêmes et leur mastic de cloison est une sorte de pâte à bois (sciure + salive).
L'anthidie est souvent confondue avec une guèpe dont elle arbore la robe contrastée noire et jaune et peu velue. Mais c'est bien une abeille, la forme de son abdomen ne trompe pas. Mesurant entre 11 et 16 mm, cette espèce est qualifiée de cotonnière parce qu'elle tapisse son nid d'un duvet de poils de végétaux (prélevées sur des plantes velues comme la molène ou les cistes) voir photos en HD. Pour le reste, le mode de reproduction est très proche des osmies, pains de pollen butiné via une brosse ventrale...
Les chelostomes sont sveltes et élancées. Elles sont très spécialisées dans le pollen qu'elles butinent et consomment. Ansi le chelostome des renoncules ne butine que les renoncules et le chelostome des campanules ne butine que les campanules, et c'est à peu près tout ce qui les distingue.
Elles colloniseront les galeries de 3 à 5mm de diamètre de votre abri. Les cloisons du nid sont en mortier de terre et l'opercule contient des grains de gravier.
Les fameuses découpeuses de feuilles... dont elles tapissent leur nid. Plus de 500 espèces de Megachiles réparties en 50 sous-genres. Ce sont de remarquables pollinistratices avec leurs brosses ventrales. Aux USA et Canada, elles sont produites en grand nombre car elles multiplient par 5 le rendement productif des champs de luzerne grâce à la pollinisation. (Voir onglet téléchargement ci-dessus, PDF)
Nids et opercules sont en feuilles voir onglet photos en HD.
Vous n'arrivez pas à choisir ?
Alors diversifiez vos refuges et laissez-faire la nature, elle choisira pour vous !
La biodiversité est un cercle vertueux. Plus vous aurez d'espèces de fleurs, d'arbres plus vous aurez d'insectes différents et inversement. Plus vous avez de fleurs, plus les pollinisateurs se plaisent et permettent aux fleurs de se reproduire d'avantage ! Et plus il y a de diversité, moins il y a de ravageurs invasifs et donc moins vous avez besoin de produits chimiques pour votre jardin !
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